La violence des émeutes de Barcelone, samedi soir, a encore monté d’un cran. L’incendie d’un fourgon de la police municipale de Barcelone sur la Rambla, avec un agent à l’intérieur, est un fait inédit dans la capitale catalane. Contrairement au message que certains responsables politiques cherchent à faire passer, il ne s’agit pas de la colère de la jeunesse catalane. Les auteurs de cette attaque pour l’instant identifiées sont pour l’une italienne et l’autre française.
Une jeune femme d’origine italienne est en garde à vue pour avoir lancé un liquide inflammable sur le fourgon de la Guardia Urbana de Barcelone. Elle risque une peine de 5 à 10 ans de prison pour tentative d’homicide.
Une autre jeune femme, d’origine française pour sa part, a été arrêtée et suspectée d’avoir essayé d’ouvrir une porte du fourgon. L’enquête tentera de déterminer si elle voulait ouvrir la porte pour y jeter un engin incendiaire. Si tel est le cas, et que le parquet retient la préméditation, la peine peut monter à 15 ans de réclusion criminelle.
Contactés par Equinox, les Mossos d’Esquadra, n’ont pas voulu confirmer si cette personne est une Française résidente à Barcelone ou si elle a fait le voyage pour participer aux émeutes, comme certains black blocs. Concernant les Italiens, dont 5 ont été arrêtés après les émeutes de samedi, les choses sont plus claires. Il s’agit d’un groupe de squatteurs anarchistes résidant dans les communes de Mataro et de Canet au nord de Barcelone. Ce matin, la police a fait des perquisitions dans les squats italiens de ces deux villes pour y récupérer des documents photos et vidéos. Au total, treize personnes ont été arrêtées samedi soir après les émeutes. « Barcelone est une destination très touristique, qui attire également ce genre de population, c’est un Erasmus des anti-système » commente une source policière à Equinox.
La timidité du gouvernement catalan à condamner la violence
Samedi soir, le saccage de la Rambla de Barcelone et la mise à sac d’un hôtel Rambla Catalunya s’ajoutent au million de dégât depuis un mois. Le bilan est lourd et la réponse politique reste inédite en Europe. L’extrême gauche indépendantiste, représentant 8 députés au parlement catalan, soutient sans complexe les émeutiers. « Condamner les émeutes serait hypocrite » a déclaré sur la radio Rac1 ce matin, la cheffe de la Cup, Dolors Sabater.
Le vice-président de la Generalitat, Pere Aragonès, qui a mathématiquement besoin des députés de la Cup pour être investi président de la Catalogne, condamne les violences avec une pudeur de gazelle. « J’apporte mon soutien aux serviteurs publics » a commenté l’aspirant. Sans même oser prononcer le mot « police ».