Signaux de fumée printaniers-

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[TRACT] : SIGNAUX DE FUMÉE PRINTANIERS

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tract

Indymedia Nantes, 16 avril 2021

Signaux de fumée printaniers

Le 19 mai prochain, après une incarcération préventive de huit mois à la prison de Nancy, les larbins de l’État passeront l’anarchiste B. en procès pour l’incendie de deux antennes-relais pendant le grand confinement. Or s’il est bien connu que la solidarité c’est l’attaque, voilà en tout cas une bonne occasion de ne pas laisser ce compagnon seul face aux crapules en toge, tout en poursuivant l’œuvre de démolition urgente du vieux monde…

Salins-les-Bains (Jura), 10 avril 2020. Alors que l’auto-enfermement bat son plein un peu partout dans le monde, un anarchiste gravit les pentes du Mont Poupet. Fort de ses idées et de sa détermination, il fait partir en fumée les deux grandes antennes-relais diffusant les ondes de la police, de la gendarmerie et des opérateurs de téléphonie mobile, avant de disparaître dans la nuit comme il était venu. Ce n’est d’ailleurs pas le seul, puisqu’au moins 174 antennes ont officiellement été sabotées aux quatre coins du territoire depuis un an, dont la moitié par incendie. Et ce, bien entendu, sans compter les sabotages de fibre optique ou de centraux téléphoniques, ni ceux contre les fournisseurs de câbles et d’équipements électroniques.

Qu’un individu épris de liberté se soit promené sous les étoiles pour briser les chaînes numériques qui relient les télé-travailleurs à leurs exploiteurs ou celles qui enchaînent les cancres à l’école, mais aussi pour interrompre les flux du contrôle technologique, était déjà inacceptable en soi pour le pouvoir. Mais que cet acte s’inscrive en plus dans une lutte diffuse et protéiforme… voilà qui avait de quoi agiter les griffes de la justice et celles de la cellule dédiée du pouvoir, nommée Oracle. C’est cette dernière qui a ainsi rapidement mené les investigations, appuyée par la police judiciaire de Dijon et la section de recherche de Besançon (gendarmerie), d’autant plus qu’un incendie précédent avait déjà détruit le 27 mars le local d’une antenne SFR sur le mont Brégille dans cette dernière ville.

Ce qu’on peut au moins en dire, c’est qu’ils n’ont pas lésiné sur les moyens pendant des mois, après avoir retrouvé au pied des pylônes calcinés un ADN attribué à B., compagnon bien connu pour ses idées subversives : filatures et planques menées par des membres du GIGN venus spécialement de la capitale, caméra devant un domicile, GPS posés sous différents véhicules de ses proches, demande de poses de micros dans un appartement ou sur un muret dans un square public, valises IMSI Catcher pour écouter les conversations téléphoniques en direct tout en tentant de découvrir si il utilisait d’autres téléphones, perquisitions simultanées dans trois domiciles… et tout cela pour pas grand chose. Ils ont en effet non seulement perdu de vue à plusieurs reprises la trace du brave cycliste anarchiste au cours de leur enquête, ils ont non seulement dû prononcer à la fin un non-lieu contre lui pour l’attaque bisontine (qui reste donc probablement ouverte contre x), mais ils ont également dû se rendre à l’évidence : B. a accompli seul la destruction des deux émetteurs de Salins-les-Bains, comme il en avait d’ailleurs clairement assumé la responsabilité suite à son arrestation le 22 septembre 2020.

Après l’avoir incarcéré à la prison de Nancy-Maxéville et placé sous instruction, la juge et ses collègues ont bien entendu continué leur sale travail : refus de la demande de mise en liberté de B. sous bracelet en février, refus de tout parloir non-familial jusqu’à la clôture de l’instruction en mars, proposition du parquet d’acheter ses regrets et sa pénitence contre une pseudo-réduction de peine sous forme de CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité) – que le compagnon a déclinée sans hésiter –, pour finalement annoncer en avril son renvoi en procès le 19 mai prochain.

Dans ce monde bardé de laisses électroniques où la connectivité permanente accompagne la restructuration capitaliste et étatique, le regard des ennemis de l’autorité ne peut manquer de se tourner vers des infrastructures comme les antennes-relais et les trappes de fibre optique qui pullulent un peu partout. Tout comme il peut aussi s’intéresser de près aux fournisseurs et installateurs de câbles, pylônes et réseaux, comme les différents Axione (Bouygues), Axians (Vinci), Circet, Constructel, Dorsalys (Eiffage), Nexans, SNEF, Sogetrel ou Scopelec, dont certains ont d’ailleurs reçu de chaleureuses visites ces derniers mois. Car en un temps où les ravages du système techno-industriel sur la planète et sur les esprits deviennent chaque jour plus évidents, s’y opposer sans concession est bien la moindre des choses. C’est sans doute ce que continueront à faire en toute saison celles et ceux qui ne se résignent pas au meilleur des mondes technologique… même s’il paraît que certains ciels de printemps sont parfois si clairs, qu’ils peuvent transporter les signaux de fumée jusque derrière les plus étroits des barreaux.

La solidarité, c’est l’attaque
Liberté pour toutes et tous !

Des anarchistes complices et solidaires

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[Voici le publi-reportage sorti il y a un an sur un site de gendarmes, à propos du sabotage de leur réseau coupé pendant six jours à Salins-les-Bains, et de sa réparation en urgence en plein confinement.]

Les experts en télécommunication de la gendarmerie
en action !

Gendinfo, 27 avril 2020

Deux sites, Orange et SFR, hébergeant des relais RUBIS et INPT, supports indispensables pour assurer les communications des gendarmes sur le terrain, ont été dégradés par un incendie criminel à Mont Poupet (39), dans la nuit du 9 au 10 avril. Des techniciens du service central des réseaux et technologies avancées sont venus appuyer les SIC du groupement du Jura, pour rétablir les réseaux en un temps record.

Dans la nuit du 9 au 10 avril, deux sites Orange et SFR, distants d’une centaine de mètres, font l’objet d’un incendie d’origine criminelle. Point particulier, le site Orange héberge des relais RUBIS et INPT.

Depuis la fin de l’année 2006, le réseau INPT (Infrastructure Nationale Partageable des Transmissions) sert de support au réseau CORAIL NG pour la gendarmerie nationale, ACROPOL pour la police nationale, et au réseau ANTARES pour les sapeurs-pompiers et la sécurité civile. Il permet une totale interopérabilité pour les communications entre ces différents services, ce qui est un atout majeur en cas de gestion de crise.

Le réseau RUBIS, propre à la gendarmerie, infrastructure physique distincte et déployée sur une bande de fréquences différente, est essentiellement dédié aux unités de la gendarmerie départementale. Cependant la technologie employée étant identique, une interopérabilité entre les réseaux INPT et RUBIS, via des moyens connexes, reste possible.

Deux techniciens spécialistes des Systèmes d’information et de communication (SIC) de la Section opérationnelle de lutte contre la cybercriminalité (SOLC) du groupement de gendarmerie départementale du Jura ainsi qu’un technicien du Secrétariat général pour l’administration du ministère de l’Intérieur (SGAMI), se rendent rapidement sur site pour constater l’étendue des dégâts. De nombreux câbles coaxiaux sont détériorés, ce qui empêche la couverture radio des relais INPT et limite celle du réseau RUBIS. De ce fait, en plus de « mettre dans le noir » le service départemental d’incendie et de secours sur le secteur de Salins les bains et Metabief, c’est également la couverture des terminaux Neogend qui est mise à mal ! Seul le réseau RUBIS fonctionne toujours en mode dégradé grâce au maillage territorial.

Le Bureau opérateur de radiocommunication (BOR) du ST(SI)², basé à la direction générale de la gendarmerie nationale, engage, dès le 14 avril, le Service central des réseaux et technologies avancées (SCRTA), basé au Mans, pour que le service soit à nouveau opérationnel le plus rapidement possible.

Les opérations de réparation ne pourront pas être effectives avant le 16 avril, date à laquelle le SGAMI de la préfecture de la Zone est, en plus de procurer une partie des moyens logistiques dont une nacelle nécessaire à l’intervention met à disposition un technicien pour prêter main forte. En effet, l’échelle permettant l’accès aux différentes plateformes du site Orange est endommagée sur une hauteur de 25 mètres.

Les effectifs du SCRTA préparent immédiatement les véhicules et les composants de remplacement. Quatre techniciens de la section expertise des réseaux et des infrastructures du SCRTA quittent la résidence du Mans, le 15 avril au matin, pour venir appuyer la manœuvre des SIC du Jura. Dès leur arrivée, le jour même, en Franche Comté, le chef de la mission SCRTA et son binôme se portent sur site pour constater et reconnaître les lieux. Le soir même, les quatre personnels s’affairent à préparer le strict matériel nécessaire à l’intervention.

Le lendemain, dès l’arrivée de la nacelle à 9H, les effectifs du SCRTA et les quatre autres de la SOLC se coordonnent et se répartissent les tâches. Tandis qu’une équipe s’occupe des aériens, la seconde, accompagné du technicien SIC du SGAMI présent, tire les câbles réseaux. Le concours d’une société privée, Axians, sera nécessaire à 11H30, pour finaliser la réparation du réseau INPT. À 15H30, l’ensemble des installations est en service. Le Service de traitement de l’information gendarmerie, basé à Rosny-sous-Bois (93), confirme le bon fonctionnement du routage. Le 16 avril, à 16h30, après tous les tests radio réalisés et le retour à l’état nominal des installations, fin de mission pour les huit techniciens hors-pairs !


Salins-les-Bains (Jura), 10 avril 2020, les deux antennes calcinées sur le mont Poupet.

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