» Condamnés à continuer… continuer dans un monde qui ne nous autorise qu’une seule et unique option : intégrer la soumission et la résignation, accepter de se noyer dans un perpétuel quotidien de suffocation, de frustration, d’humiliation, de solitude, de compromissions, de mensonge, d’illusionnisme consumériste et démocratiste …
Condamnés à une série de non-choix. Crever la gueule ouverte ou perdre sa vie à la gagner ; collaborer à sa propre aliénation ou être traité comme un malade ; se suicider ou se contenter de cette non-vie ; mourir d’ennui ou s’injecter une dose d’aventure artificielle, farcie d’ingrédients tant synthétique et standardisés que médiatiques… Condamnés à courir sans fin, sur place, contemplant impuissants notre dilution dans la marchandise. »
Tant qu’il y a de la révolte, il y a de la vie. Partout sur cette planète, des exploités refusent de rester les spectateurs tétanisés de leur asservissement et entrent en rébellion. Nombreux, unis, débarrassés de médiateurs et autres fossoyeurs des luttes, ils représenteraient une menace pour les classes dirigeantes. Remplissant leur rôle de garant de l’ordre social, Etats, justices et polices, qui craignent viscéralement la multiplication de résistances incontrôlées, s’emploient à les briser à la moindre occasion. En réponse, plusieurs caisses de solidarité ont été créées pour envoyer du blé aux entaulés de la lutte des classes. L’intégralité des 5 Euros récoltés avec ce livre leur est destinée (en librairie, seuls 40 % leur seront reversés).
Anatole Tuvalu, 2010.