« Résumer une époque, en décrire les traits généraux et distinctifs, pénétrer dans les rapports sociaux qui la régissent est peut-être une tâche impossible. Cela pourrait même, comme c’est très souvent le cas dans les œuvres d’historiens, d’anthropologues, de sociologues et consorts, revenir à une approximation faussée, à des généralités qui font abstraction du jeu vivant entre sociétés, communautés et individus. En d’autres mots, parler de la culture d’une certaine époque risque fortement de laisser dans l’ombre les individus qui s’en détachent, qui s’en séparent, qui mènent ou cherchent à mener une vie autre, différente. Cependant, l’individu humain n’est pas exempt d’une propension à l’assimilation des comportements des autres, ni à un terrible grégarisme qui peut le transformer en esclave docile ou en soldat féroce. Dès lors qu’on parle de la culture d’une époque, d’un regroupement humain, on parle forcément en termes de majorités, même s’il ne faut jamais oublier que tout individu, même le plus grégaire, même le plus conforme aux comportements dominants, est à son tour traversé par de nombreuses contra-dictions, qu’il peut aussi être tenté au dé-tour d’une déception ou d’une occasion, d’échapper à la règle et de faire exception. »
Avis de tempête#34-octobre 2020.
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